1972: Ludwig (Le crépuscule des dieux)


L'acteur Joseph Kainz (Folker Bonhet) donne une représentation privée pour Louis (Helmut Berger) au château de Linderhof.

Ce recueil de textes est extrait du Dossier de presse de la filmographie viscontienne, paru dans la revue Cinéma 76, numéro 211. Ces articles ont été fait avant 1978, c'est-à-dire en se basant sur la version courte du film, sortie sans l'accord de Visconti.

"    Le Crépuscule des Dieux est une œuvre infiniment secrète, souterraine, où les cris de douleur sont d'autant plus déchirants qu'ils sont étouffés sous l'or et la pourpre. Il est donc possible que l'on n'entende pas ces cris-là dès la première vision. Par contre il est impossible que l'on ne soit pas frappé d'emblée par l'extraordinaire singularité de sa lumière.

(Jean-claude Guiguet. La Saison 73)


     Si on remarque quelque effet de montage particulièrement saisissant, il n'en demeure pas moins qu'on ressent un espèce d'affaiblissement dramatique par rapport à des œuvres dont la tension (Rocco et ses frères comme Senso) et l'unité (le Guépard) demeurent sans failles.

(Claude Michel Cluny. Cinéma 73 n°179)


     De plus en plus tourné vers le passé, Visconti s'enferme hors du réel, dans un univers conservateur dont il ne veut plus voir que les tares pathologiques ou physiologiques... Mort à Venise pouvait encore faire illusion. Mais le Crépuscule des Dieux, sans tonnerre ni éclairs, où Wagner n'est présent que dans son aspect le plus doucereux, témoigne à l'envi du crépuscule d'un cinéaste qui fut celui d'Ossessione, de la Terre tremble et semble aujourd'hui incapable de peindre autre chose que des mini-civilisations en train de se détruire.

(Guy Allombert. La Revue du Cinéma n°272)


     On ne peut s'empêcher de recevoir Ludwig comme un message alourdi d'une solennité particulière. S'y déploie la fascination d'un luxe que les travellings caressent. Le goût, le sens du faste se fortifient de la conviction, vivace chez Visconti, que l'art s'applique à magnifier par la beauté les objets et les lieux, seuls souvenirs, seuls "monuments" des grands moments de l'histoire, fêtes ou tragédies. Car le reste est périssable.

(Jean-Louis Bory. Le Nouvel Observateur 19 mars 73)"

 
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