1967: Lo straniero (L'étranger)


Meursault (Marcello Mastroianni) chez son ami Raymond (Georges Géret)

Ce recueil de textes est extrait du Dossier de presse de la filmographie viscontienne, paru dans la revue Cinéma 76, numéro 211.

"    Je veux exactement ce qu'il y a dans la page; ce qu'il y a dans les lignes et entre les lignes. C'est ça qu'il faut arriver à faire. Je voudrais que ce soit vraiment un travail à la recherche de la vérité de Camus, mais sans la prétention d'écrire un scénario en disant: il fait ça, un tramway passe etc... Ca, c'est ridicule."

Luchino Visconti

    Un échec total. ce n'est ni Camus ni Visconti; le cinéaste a fait un contre-sens complet sur le livre et, en trahissantl'écrivain, il s'est trahi lui-même, dans un film indigne de lui.

(cinéma 67 n°120)

    De la chaleur et la lumiére, Visconti a voulu faire, autant que de son héros, le centre de son film. L'imposer physiquement au spectateur constituait le seul moyen, en effet, d'amener le spectateur en sympathie avec un personnage dont la conscience est dominée par les sensations. Or Visonti a quelque mal à bonne fin sa tentative: dans le car qui le conduit â l'hospice, dérrière le corbillard ou dans les rues d'Alger, l'abondante transpiration de Mastroianni renseigne lourdement sur le climat mais ne le rend jamais présent. Seule la scène sur la plage est l'exception heureuses.

(René Gardiès. La Revue du Cinéma n°237)


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