1965: Vaghe stelle dell'orsa... (Sandra)


Gianni (Jean Sorel)

Ce recueil de textes est extrait du Dossier de presse de la filmographie viscontienne, paru dans la revue Cinéma 76, numéro 211.

"    Dans tous mes films, il y a toujours un personnage un peu positif qui ouvre un espoir, vers la fin. J'ai l'impression qu'ici il n'y a pas d'espoir, sauf peut-être dans les mots du rabbin aux tous derniers plans. J'ai regardé mes personnages agir comme des insectes monstrueux qu'on regarde avec intérêt, mais qu'on n'approche pas."

"    Toute mon attention s'est en fait posée sur la conscience de Sandra, sur son malaise moral, sur cela même qui anima naguère N'Toni, Livia, Rocco ou le Prince Salina."

(Luchino Visconti, Cahiers du Cinéma n°171 et 174)

    Cesar Franck et les Atrides, Bassani et Leopardi et d'Annunzio et la civilisation juive et la civilisation étrusque sont au rendez-vous de Visconti: sous la poussière et la pourriture croulante de Volterra, c'est toute la culture du monde qui grouille et s'agite. Visconti traite ce bouillon avec des élégances raffinées de conservateur de musée. Baroque et rococo triomphent, une atmosphère étouffante se dégage, des images somptueuses subsistent: c'est le grand opéra de la décadence.

(Cinéma 66 n°102)

     Comme d'habitude chez Visconti, les éléments mélodramatiques ne sont pas accidentels mais essentiels.
(Geoffroy Nowell-smith. La revue du cinéma n°237)

     Gianni, l'artiste, représente l'immoralisme le plus radical lié à la liberté nostalgique et au désir de la mort. C'est le personnage viscontien par excellence, chez qui se retrouvent les principales qualités de l'Espagnol, de Franz Malher, de Rocco et du Prince Salina.
(Yves Guillaume. Visconti)

     Les mouvements de la caméra, participent également du lyrisme général du film. L'emploi du zoom à la place du travelling soustrait l'espace du film à celui de la réalité. Le travelling, en effet, développe l'espace en lui donnant une temporalité tandis que le zoom supprime le temps et fait de l'espace une abstraction.
(Yves Guillaume. Visconti)

     Comme toujours chez Visconti, et peut-être plus que jamais, l'influence du milieu, du climat, du décor pèse sur les êtres.
(Jean Collet. Cahiers du Cinéma n°174)

     Où est la vraie Sandra? Visconti se garde bien de répondre. Il filme Sandra qui chancelle en même temps que le monde dont elle fait partie... Tout film de Visconti est l'histoire d'une illusion, la traversée des apparences. Un voyage au bout de la nuit. Un héros de Visconti est toujours quelqu'un qui entend des voix et s'embarque à leur recherche jusqu'au naufrage.
(Jean Collet. Cahiers du Cinéma n°174)

 
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